La pièce
Nora a contracté en secret un emprunt en imitant la signature de son père. Ainsi, elle a pu "offrir" à son mari gravement malade des vacances en Italie et lui sauver la vie. Menacée par le chantage du créancier, Nora doit lutter pour maintenir le bonheur fragile de son couple avant de voir la vérité, sa "malhonnêteté", mise à jour. Son mari, homme de principes, n'admet pas la supercherie et le bonheur familial, si bien préservé jusque là, vole en éclats .
Nora, jeune mère de famille, femme d'intérieur à l'apparence épanouie, va devoir lutter contre les pressions familiales, sociales et morales, pour envisager de pouvoir enfin devenir "quelqu'un", elle-même.
Dans cette ouvre exceptionnelle de densité tragique, Nora, confrontée à un avenir incertain, celui des femmes divorcées et sans ressources, reste la figure emblématique des femmes qui se battent pour leur liberté, leur indépendance, leur dignité.
"La pièce de théâtre Maison de poupée a été montée dans le monde entier, et elle l'est encore un siècle et demi après sa création. Peu d'ouvres théâtrales ont eu un tel impact au plan mondial sur les normes et les conditions sociales. Rares sont les dramaturges dans le monde qui peuvent se vanter d'avoir construit un rôle d'une épaisseur comparable au personnage de Nora Helmer.
Plus que quiconque, Henrik Ibsen a donné à l'art théâtral une nouvelle vitalité en introduisant dans le drame bourgeois européen une profondeur éthique, une richesse psychologique et une dimension sociale qui faisaient défaut au théâtre depuis l'époque de Shakespeare.
[.] Son théâtre réaliste contemporain est dans le prolongement de la tradition européenne de la tragédie. Il peint dans ses pièces la classe moyenne de son temps. Il y décrit comment la routine vole soudain en éclats face à une grave crise. C'est la vie que suit l'individu sans se poser de questions qui le conduit à une crise dont il est soi-même responsable. En voyant défiler rétrospectivement sa vie, il est forcé de se retrouver face à soi-même. "
(Source UNESCO)
Un siècle et demi après l'écriture de "Une maison de poupée", notre vision du bonheur, notre conception du couple, notre approche de la dignité de l'être humain et particulièrement de la femme ont-ils réellement changé ? ont-ils si peu bougé que l'on pourrait croire que tout, ou presque, est resté intangible ?
